jeudi 11 février 2010

Le Portugal – un pays de contrastes – Synthèse

Le Portugal – un pays de contrastes – Synthèse




Mots-clés : Géographie, Espace, Territoire, Rural, Urbain, Configurations, Contrastes



João Ferrão (2002) est un des auteurs portugais dont les études portent sur les nouvelles configurations de l’espace, avec une approche complémentaire de celle de Orlando Ribeiro et de François Guichard. Il expose trois divisons de caractère macro-regional au Portugal ; à savoir: l’opposition Nord/Sud, caractéristique du Portugal traditionnel ; l’opposition littoral/intérieur, caractéristique du Portugal moderne; et le territoire - archipel, organisé en réseaux, caractéristique du Portugal post-moderne.



L’opposition Nord/Sud est considérée, avant tout, comme le résultat de contrastes de civilisations. Elle se traduit directement dans la façon dont les groupements humains occupent, organisent et utilisent le territoire, c'est-à-dire, l’articulation qui historiquement se produit entre les milieux physiques, les cadres de vie et les paysages. Ces différenciations résultent, comme l’indique François Guichard de « la juxtaposition, de par et d’autre du Tage, de deux ensembles de taille comparable et de physionomie fortement contrastée » : le Sud bien moins élevé, en termes de relief, avec ses larges plaines fluviales et avec ses 63% des terres à moins de 200 mètres du niveau de la mer, le Nord bien plus densément peuplé, avec un relief bien plus accidenté, où depuis toujours, la mobilité et la circulation ont été difficiles. « Cela a fortement contribué à concentrer sur l’étroite plaine littorale méridienne les forces vives de l’économie nationale, à renforcer l’option océanique et à limiter les échanges avec l’Espagne voisine » (Guichard, 1990).



Cette distinction entre un Nord montagneux et un Sud quasiment plat se traduit en un contraste bien marqué au niveau climatique, et aussi, par conséquent, en différences notoires dans le couvert végétal. L’habitat et la mise en valeur des espaces se font, comme on l’a vu, différemment. « Aux différences de paysages s’ajoutent donc celles des modes de vie et des mentalités, que l’évolution socio-économique et même l’urbanisation progressive sont loin d’effacer entièrement » (Guichard, 1990). Or, les écarts entre le Nord et le Sud font ressortir encore de façon plus flagrante la dualité entre un Portugal littoral dynamique, industrialisé et développé et un Portugal intérieur, rural, profond, « qui accumule les handicaps dans la course à la modernité et au bien-être » (Guichard, 1990).



L’opposition entre les groupes sociaux, les secteurs économiques et les espaces modernes et traditionnels a introduit la notion théorique de « contraste littoral/intérieur », comme un fait important à tenir en compte lors de l’étude de l’organisation territoriale du pays. Le Portugal urbanisé, industrialisé, infrastructuré et démographiquement dynamique ; le littoral, se différencie du Portugal rural, agricole, sous-développé (je tiens à remarquer que cela n’est pas forcement à cause de ses traits ruraux, mais plutôt à cause d’une gestion déficitaire et non adapté au territoire en cause) et démographiquement affaibli ; l’arrière pays.



La tertiarisation croissante de l’économie portugaise, le renforcement conséquent du rôle des villes comme bassins d’emploi, les altérations vérifiées (a partir de l’adhésion du Portugal à l’Union Européenne en 1986) dans le réseau routier, les systèmes de transports publiques et le parc automobile privé, et plus récemment, l’impact des nouvelles technologies d’information et de communication, ont fait que le territoire continental portugais s’est organisé dans une logique insulaire, avec des villes centrales, dominant son organisation périphérique plus marginale. Les agglomérations urbaines et leurs bassins d’emploi, constituent les îles de cet archipel, reliées par des autoroutes, des systèmes de transport publique inter-villes et des réseaux de communication et de coopération institutionnelle qui ignorent les espaces qui les séparent. Cette situation est bien plus flagrante dans les bandes littorales, parce que là se concentrent les agglomérations urbaines avec une capacité polarisatrice plus élevée. Ce qui n’empêche pas, que ces îles de la nouvelle société de l’information se distribuent un peu dans tout le pays, même à l’intérieur, où les institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche se sont développé ces dernières années.



Evidemment ces contrastes s’associent à différents découpages géographiques du pays et aux unités de base du paysage ; aucune de ces oppositions a une délimitation géographique précise et nette : il n’existe pas une frontière claire et rigoureuse entre le Nord et le Sud, entre le littoral et l’intérieur, entre chacune des îles et des espaces marginaux. Sa géographie n’est pas nette, ces contrastes majeurs ne sont pas cartographiables, mais représentent des cadres de référence pour une introduction à la Géographie Régionale.





Références Bibliographiques

FERRAO, João (2002), PORTUGAL, TRES GEOGRAFIAS EM RECOMBINAÇÃO - ESPACIALIDADES, MAPAS COGNITIVOS E IDENTIDADES TERRITORIAIS in http://www.lusotopie.sciencespobordeaux.fr/ferrao.pdf

GUICHARD, François (1990) GEOGRAPHIE DU PORTUGAL, coll. Géographie, Masson, Paris
PEDROSO, Paulo (1998), FORMAÇÃO E DESENVOLVIMENTO RURAL, Editora Celta, Oeiras

ROCA, Zoran. (2000). VALORIZAÇÃO DA IDENTIDADE DO TERRITÓRIO, GLOBALIZAÇÃO E AGENTES DE DESENVOLVIMENTO LOCAL EM PORTUGAL. In Actas do VIII Encontro Nacional da APDR (Vol. 1, pp. 521-533). Coimbra: APDR

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